Si tu ne trouves pas le calme ici et maintenant, tu le trouveras où ? Tu le trouveras quand ? ~ Dogen
Cette pratique consiste essentiellement à “juste s’asseoir”, “simplement assis”, ce qui est appelé zazen.
Elle ne repose sur aucun dogme ni sur aucune idéologie et est antérieure au » bouddhisme »
De même que la lecture d’un menu ne révèle pas la saveur des plats, la seule connaissance des textes ne suffit pas à comprendre zazen. Zazen, ouvre l’accès direct à la connaissance intime de soi-même.
Cette pratique nous a été transmise par des générations de patriarches et de maîtres, de maître à disciple, de personne à personne.
Ainsi, le moine indien Bodhidharma importa la pratique de zazen en Chine au Ve siècle de notre ère. Puis, au XIIIe siècle, le zen Soto arrive au Japon, introduit par Eihei Dogen revenant de Chine.
Puisant sa force et son énergie dans cette pratique, le zen marque de son empreinte tous les moments de la vie. Ainsi zazen est l’apprentissage d’une sagesse qui s’exprime à chaque instant pour respirer, marcher, dormir, manger, travailler, penser, en vivant en harmonie avec les autres et avec l’environnement.
Si vous désirez vraiment réaliser ce qu’est zazen, passez à l’action, ne faites rien !
Prenez un coussin de 20 à 30 cm d’ épaisseur ou un petit banc, une chaise et asseyez-vous dessus.
Croisez les jambes devant vous de façon que vos genoux pressent le sol, le mieux étant de placer le pied droit sur la cuisse gauche le pied gauche étant ramené contre le coussin. Vous pouvez aussi placer le pied gauche sur la cuisse droite. Mettez ensuite votre main gauche sur votre main droite, paume ouverte tournée vers le haut, l’extrémité des pouces se rejoignent en formant, avec les index, un bel ovale. Les pouces sont horizontaux, le tranchant des mains est placé contre le bas ventre. A partir de là, redressez la colonne vertébrale et tendez la nuque comme si vous vouliez pousser le ciel avec la tête. Rentrez le menton. Le nez doit être à la verticale du nombril, les oreilles à la verticale des épaules, et votre regard est posé à un mètre devant vous sur le sol.
Il est possible de pratiquer à genoux sur un banc ou sur un zafu, sur une chaise
Ensuite, lorsque vous êtes bien établi dans votre posture, prêtez attention à votre respiration.
Observez l’inspiration quand elle se produit. Soyez attentif à la sensation de l’air qui passe par les narines. Sans faire de rétention dès que vous avez inspiré, commencez à expirer lentement en laissant l’expiration descendre sous le nombril au dantian (hara) en allant jusqu’au bout.
Restez ainsi calmement assis, sans penser à rien de spécial. Ne cherchez pas à faire le vide dans votre esprit. Laissez passer les pensées après en avoir pris conscience un instant et revenez à l’attention à la posture du corps et à la respiration. Votre esprit, parfaitement conscient de ce qui se passe, ne stagne pas sur rien et reste disponible pour accueillir la nouveauté de chaque instant sans se laisse emporter par les pensées.
C’est laisser les pensées surgir de la non-pensée et y retourner pour disparaître.
S’asseoir,
respirer sans désir de profit personnel,
sans but, sans choix ni rejets, c’est zazen.